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Gustave Le Gray //
La Reine Hortense - Yacht de l'Empereur, Le Havre, 16 juin 1856The imperial yacht Reine Hortense, Le Havre, 1856

Adjugé : 154 900 € frais compris, soit 125 000 € au marteau
le 18 juin 2011 à Vendôme, expert Yves Di Maria

La Reine Hortense dans le Bassin du Roi, Le Havre 16 juin 1856


Bibliographie

(1) Documents sur Le Havre et le voyage du Prince Napoléon dans les mers du Nord sur le site www.gustavelegray.com.

"Voyage dans les mers du Nord à bord de la corvette de La Reine Hortense" par Charles Edmond [Chojecki] Paris, Michel Lévy Frères, 1857.

"Gustave Le Gray", sous la direction de Sylvie Aubenas, Paris, BNF, Gallimard, 2002 : ill. n°135 (cat.118) page 115 (reproduction de l'épreuve de la Gilman Paper
Company, New York).

"The lovely sea-view. A study of the marine photographs published by Gustave Le Gray 1856-1858" par Ken Jacobson, Petches bridge, 2001 : pl. 5 page 37 (reproduction de
l'épreuve du Victoria & Albert museum, Londres).

"The photography of Gustave Le Gray" par Eugenia Parry Janis, The Art Institute of Chicago and The University of Chicago Press,1987 : pl.1 page 60 (reproduction
de l'épreuve de la collection du Metropolitan Museum of Art, New York).

"La Normandie des photographes" par Farid Abdelouahab et Pascal Servain, Éditions des Falaises, 2006 : reproduction page 104.

"Heilbrunn Timeline of Art History", The Metropolitan Museum of Art.

Notice

Épreuve d'époque sur papier albuminé d'après négatif verre au collodion.
Signature "Gustave Le Gray" à l'encre rouge apposée par un timbre sur l'image à l'angle inférieur droit. Partie du timbre sec ovale : "photographie Gustave Le Gray & Co", en bas, au centre du support de montage d'époque. Mention à la mine de plomb, en bas à droite du montage : "Le Havre - Le Yacht La Reine Hortense".
32,1 x 40,3 cm. Support bristol : 43,3 x 51,5 cm.

Provenance : Charles Denis Labrousse (1828-1898), enseigne de vaisseau pendant la guerre de Crimée.

Le yacht impérial La Reine Hortense (baptisé ainsi en 1853 en l’honneur de la mère de Napoléon III) est un navire de 1 100 tonnes, long de 62 m, possédant un équipage de 182 hommes. Mis à la disposition du Prince Napoléon (cousin de l’empereur) pour son expédition dans les mers du Nord, il arrive au Havre le 15 juin 1856 et quittera le port le 16 sous le commandement du Baron Camille de la Roncière-Le Noury. Dans cette photographie, nous pouvons situer très exactement la Reine Hortense au Havre dans le bassin du Roy, comme l’atteste la devanture de la fabrique de bouchons « 31 quai Videcocq »(1).
Selon le Metropolitan Museum de New York, le prince Napoléon est « le plus grand des hommes, debout à la proue».

La composition de l’image met en valeur la majesté et l’élégance du bateau. On est ébloui par la netteté parfaite de tous les plans, la beauté
des reflets sur l’eau et la richesse des détails : lumières, couleurs, architectures et personnages animent délicatement cette scène matinale.

« La corvette La Reine Hortense est certainement un des plus charmant navires qui ait sillonné les vagues de l’Océan. Longue et effilée comme
la navette d’un tisserand, il semble, à voir la courbe rapide de sa coque, qu’elle soit destinée à ne s’arrêter jamais. […] Elle est peinte en noir
comme une gondole vénitienne ; un filet doré, qui court autour d’elle à quelques décimètres au-dessous des bastingages, fait ressortir sa longueur
et ses gracieux contours. […] Trois mâts légèrement inclinés en arrière permettent d’utiliser les brises favorables ; quand ils se couvrent
de toile, ils donnent au bâtiment l’aspect d’un oiseau aquatique qui rase la lame du bout de son duvet frémissant. » Extrait de Voyage dans les
mers du Nord à bord de la corvette de La Reine Hortense, par Charles Edmond [Chojecki] Paris, Michel Lévy Frères, 1857.

Cette épreuve présente une richesse de tonalités profondes et variées admirablement conservées.
Dans le ciel et les parties foncées de l'image apparaissent des traces de repiques d'époque qui ne nuisent en rien à la qualité de l'image.
Aux angles supérieurs les quelques retouches d'époque sont dues aux problèmes rencontrés par le photographe avec le négatif. Très légères traces
de rayures dans la partie inférieure visibles uniquement si l'on fait miroiter l'épreuve.

En savoir plus

La Reine Hortense
Le Prince Napoléon
L'expédition dans les mers du Nord
La Reine Hortense sans le bassin du Roy

Le yacht impérial La Reine Hortense

 

« La corvette la Reine Hortense est certainement un des plus charmant navire qui ait sillonné les vagues de l’Océan.
Longue et effilée comme la navette d’un tisserant, il semble, à voir la courbe rapide de sa coque qu’elle soit destinée à ne s’arrêter jamais. […] Elle est peinte en noir comme une gondole vénitienne ; un filet doré, qui court autour d’elle à quelques décimètre au dessous des bastingages, fait ressortir sa longueur et ses gracieux contours . […]  Trois mâts légèrement inclinés en arrière permettent d’utiliser les brises favorables ; quand ils se couvrent de toile, ils donnent au bâtiment l’aspect d’un oiseau aquatique rase la lame du boût de son duvet frémissant. »
Charles Edmond [Chojecki]
"Voyage dans les mers du Nord à bord de la corvette La Reine Hortense" Paris, Michel Lévy Frères, 1857

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Le prince Napoléon
en tenue d'officier
pendant la guerre de Crimée.

Le Prince Napoléon


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Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte est le fils cadet de Jérôme Bonaparte, ancien roi de Westphalie, et de Catherine de Wurtemberg. A la mort de sa mère, accueilli par sa tante Hortense de Beauharnais, il se lie d'amitié avec son cousin germain Louis-Napoléon, futur empereur Napoléon III.
Compagnon de voyage d'Alexandre Dumas, amant de la tragédienne Rachel (dont son cousin partage également les faveurs),
c'est avant tout un personnage militaire et politique important mais aussi anti-confrmiste.

Prince français, Altesse impériale, Anticlérical et démocrate (il siège à l'extrême gauche à l'Assemblée). Il devient sénateur en 1852, général de division en 1853, président de l'exposition universelle de 1855, il accumule, les fonctions et les missions.
Au fil des événements politiques, il entretien avec son cousin, fraîchement élu président de la république française, des relations ambivalantes : quand il se fait trop gênant, Napoléon l'envoie en mission . Cependant, en tant que membre direct de la famille impériale, il fait partie du plan stratégique de l'Empereur. C'est donc un personnage à ménager.

Lorsque début 1856, le prince Napoléon fait connaître à son cousin de son projet d'exploration des mers du nord, ce dernier trouve ainsi un bon moyen de l'éloigner une nouvelle fois (le prince impérial vient de naître le 16 mars 1856) tout en jouissant du prestige des découvertes.
Ayant, comme son père, la jouissance du Palais-Royal, c'est donc dans ce lieu que sera organisée l'exposition des objets ramenés par l'expédition.
Il sera ensuite nommé ministre de l'Algérie et des Colonies de 1858 à 1859.
Il épouse en 1859 Clothilde de Savoie, fille du roi de Piémont-Sardaigne.

Les querelles intestines du clan bonapartiste le mettent en marge de la succession tant attendue.
Cependant, malgré la chute de l'empire, il est élu conseiller général de la Corse en 1871 et à nouveau député de la Corse en 1876
.

Exilé en 1886, comme tous les membres de familles ayant reigné en Françe, il se retire en
Suisse au bord du lac Léman.
Il mourra quelques années plus tard, lors d'un voyage à Rome, en 1891.

Au début de l'année 1856, le prince Napoléon, ami et cousin de l'empereur décide d'entreprendre un voyage d'exploration dans les mers polaires et les pays scandinaves. Il emmenait avec lui une commission scientifique, des peintres, des photographes, des littérateurs, des journalistes.

Voyage dans les mers du Nord par Charles Edmond 1857

Charles Edmond [Chojecki]
"Voyage dans les mers du Nord
à bord de la corvette La Reine Hortense"

Paris, Michel Lévy Frères, 1857

La Roncière-le Noury

Le capitaine de vaisseau
Camille Adalbert Marie Clément
de la Roncière-Le Noury
(1813-1881)

 

 

 

« Au mois de juin 1856, une expédition dirigée par S. A. I. le prince Napoléon quittait les côtes de France et mettait le cap sur l'Ecosse.
L'itinéraire en avait été longuement étudié à l'avance. Pendant les deux mois précédant le départ, le prince n'avait rien négligé pour s'entourer des meilleurs renseignements. Une commission, composée de l'état-major et d'un certain nombre de savants, avait été réunie chaque jour, et avait discuté la route à suivre et les principaux points à visiter. Vers la fin de mai, le programme définitivement arrêté était celui-ci : toucher l'Ecosse, explorer l'Islande, pénétrer, si les glaces le permettaient, jusqu'à l'île de Jean May en, doubler le cap Farewell, s'arrêter sur la côte occidentale du Groënland, et revenir en France après avoir visité les Feroë et les Shetland et séjourné dans les ports de la presqu'île Scandinave et du Danemark. Placée sous les ordres du capitaine de vaisseau de la Roncière le Noury, l'expédition comprenait deux bâtiments : la corvette à hélice la Reine-Hortense, yacht impérial, mis par l'Empereur à la disposition du prince, et l'aviso le Cocyte. Partie du Havre le 16 juin 1856, elle y revint le 6 octobre, après avoir parcouru trois mille cinq cents lieues de mer, riche d'observations et de matériaux scientifiques de toute espèce. »

« La corvette la Reine-Hortense et l'aviso le Cocyte ont été mis à la disposition du prince Napoléon. Le capitaine de vaisseau M. de la Roncière commande la corvette; le lieutenant Jonnart est à la tête de l'état-major du Cocyte. Le 15 juin 1856, le prince arrive au Hâvre. Son intention est de se rendre d'abord en Islande en traversant l'Ecosse.

« Le lendemain, tandis qu'un petit orchestre, faisant partie de l'équipage de la Reine-Hortense, joue sur le pont des airs d'opéras, la population du Hâvre, répandue sur la plage et sur la jetée, admire les contours gracieux du navire qui va nous emporter. La corvette, svelte, élégante, ressemble à une mouette qui secoue ses ailes au moment de prendre son essor. Quelques tours d'hélice, et nous sommes hors de la rade. La vapeur, vivement sollicitée, répand des torrents de force dans les muscles de la machine. Peu à peu la ville disparaît et s'efface, noyée dans une chaude atmosphère de lumière. Le cap de la Hève, que nous doublons, nous en dérobe les dernières traces. »

Charles Edmond [Chojecki]
"Voyage dans les mers du Nord à bord de la corvette La Reine Hortense"
Paris, Michel Lévy Frères, 1857


« C'est sans doute l'avis du prince Napoléon dont nous allons raconter le voyage, et qui a su donner un but utile à son plaisir, ajoutant ainsi les joies de l'intelligence aux avantages de sa haute fortune.
Un voyage d'exploration dans les mers polaires, une excursion dans les pays scandinaves, tel était le plan du prince Napoléon.
Le prince emmenait avec lui une commission scientifique, des peintres, des photographes, des littérateurs, des journalistes ; quant aux poêtes, je n'en sais pas les noms ; mais je soupçonne M. Charles-Edmond, sinon de poésie, au moins sic lyrisme »

Extraits de la Revue Contemporaine et Atheneum français,
sixième année Tome XXXV, 15 décembre 1857

Itinéraire
de l'expédition

Départ du havre le 16 juin 1856
L'Ecosse 
L'Islande
L'Ile de Jean Mayen 
Le Groenland 
Féroë et Shetland 
Pays Scandinaves 
Retour au Havre le 6 octobre 1857

 

Relations scientifiques


Relation nautique
Les Esquimaux du Groenland
(partie physiologique et médicale)
Les mines de Newcastle
(partie géologique)
Géologie de l'Islande 
Géologie du Groenland.


J.-H. Guérault

"Observations médicales recueillies pendant le voyage scientifique de S. A. I. le prince Napoléon dans les mers du Nord"


 

Exposition


En décembre 1856, une exposition des objets ramenés de l'expédition est organisée dans les salons du Palais-Royal
à Paris.

 

 

Médaille comémorative

VOYAGE DE S . A . I . MGR LE PRINCE NAPOLEON DANS LES MERS DU NORD A BORD DE LA REINE HORTENSE ET DU COCYTE 1856.'

 

La reine Hortense dans le bassin du Roy

Le bassin du Roi est livré entièrement au commerce le 1er août 1838.
On y introduisit tous les bateaux à vapeur qui font la navigation avec l'étranger.
Il en peut contenir neuf, dont six à quai.


Extrait de l'Album du voyage au Havre et aux environs
, Joseph Morlent, Le Havre, Impr. Alph. Lemale, 1841

On peut remarquer que le fort Vauban a été largement amputé pour favoriser la création du Port Neuf

Le Havre 1780

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